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L'ALLANT DE SOI !

lundi 31 mars 2014

Ne blâmons pas les innocents

Première partie : description de l'article. 
Deuxième partie : VA-T-ON PARFOIS CHERCHER LE RACISME DANS UNE CURIOSITÉ TOUT A FAIT INNOCENTE ?

*
* J'ai décidé de mettre des lignes de séparation sympa à partir de maintenant... 


Première partie : Je suis tombée il y a quelques jours sur un article Melty Campus  intéressant sur des étudiants se prenant en photo pour lutter contre les clichés racistes.

Racisme : Des étudiants en photos 
pour lutter contre les clichés

Ouais je sais, il y a répétition mais c'était pour vous mettre le titre exacte tout en faisant un phrase d'accroche plus haut ! 
Voici donc comment l'article résume ce mouvement : 
[...] Pour cela, ils ont posé individuellement avec des phrases qui révèlent un racisme ordinaire ou qui appuient une certaine différence[...] Le projet intitulé Unbreakable (Incassable) du jeune photographe Kiyun s'appuie donc sur des phrases souvent toutes faites, des clichés qui font tomber leur auteur dans le racisme, sans qu'il s'en rende compte. 
Juste qu'ici le projet avait l'aire intéressant et j'avais hâte de découvrir les photos. De plus, ses informations viennent d'un autre site, keek, qui rajoute : 
Un commentaire, une simple question ou une critique peuvent être lourds de conséquence. Sans s’en rendre compte on peut exclure une personne à cause de ses origines éthniques, tomber dans des clichés et elle, dans le camp des victimes de racisme. 
En effet, certaines photos de Unbrekable sont assez parlantes et l'on se demande s'où sort tant de bêtise : 

Tu es très jolie,
tu sais pour une fille à la peau foncée.

Une fille assise à côté de moi bouge sa chaise et
se rapproche d'un gars à côté pour dire qu'elle a
changé de place parce que "je sens le riz". 

Tu peux voir aussi bien que les blancs ?
Je veux dire avec tes yeux... 


Deuxième partie : Je suis plutôt d'accord avec les initiatives de ce genre mais si mon article se résumait à ça je vous aurais juste donné le lien de l'article d'origine. Non pas que je veuille absolument contredire cet article mais c'est plutôt parce qu'un détail m'a agacée (et que je vous en fait part). 

L'article de Melty Campus clôt, avant de montrer le diaporama des photos (dont certaines sont ci-dessus), par cette remarque : 
Un racisme qui vient souvent d'un manque de compréhension et de communication entre les différentes communautés.
Les trois images suivantes font aussi partie du mouvement Unbreacakle : 

Tu es quoi ? Etre métisse ne fait pas de moi une
 "quoi".
Tu ne parles pas espagnol ? 

Donc... tu es chinoise, non ? 
Alors : 
1. soit vous me considérez comme raciste étant donné que je remet en cause le caractère raciste des propos qui leur ont été tenu. 
2. soit vous écoutez mes arguments et, tous ensemble, nous nous poserons la question suivante : 

VA-T-ON PARFOIS CHERCHER LE RACISME 
DANS UNE CURIOSITÉ TOUT A FAIT INNOCENTE ?

Déjà, sachez que je ne nie pas le racisme, je sais que certains esprits limités (pour être polie) le sont ce qui me parait inconcevable.

*

Mais les reproches que je fais à ses "dénonciations" n'en sont pas moins sérieuses : 

Tu es quoi ? Etre métisse ne fait pas de moi une "quoi".
Dans un espace comme les Etats-Unis, les populations sont assez mélangés grâce aux immigrations, il est normal que différentes cultures se côtoient. 
Ainsi, bien que cette phrase soit quelque peu maladroite par ce "quoi" à défaut de ne pouvoir trouver mieux sur le moment sûrement ("qui" renverrait au nom), je pense que la personne qui à posé cette question à la jeune fille ne pensait pas vraiment à mal. Après, je n'y étais pas mais si cette question est jugée "raciste" alors il ne faudrait plus demander aux gens leurs origines ? 

Donc... tu es chinoise, non ? 
Encore une fois cette question rejoint celle des origines : beaucoup d'immigrés (même de deuxième génération, c'est-à-dire les enfants des immigrés) se forgent une identité culturelle par rapport à leur pays d'origine et ce beaucoup plus marquée que les habitants du pays même. C'est une réaction normale que n'importe qui peut avoir. 
Exemple : en vacances, mon "pays" me manquant je vais moi-même renforcer certains traits de mon identité culturelle : langue, musique, etc. 
Ainsi, certains immigrés se revendiquent naturellement de leur pays d'origine et leur enfants recherchent souvent cette partie de leur identité eux-même. 
Encore une fois, cette question ne semble pas particulièrement raciste mais juste émerger d'une curiosité naturelle dans un pays riche en cultures. Elle pourrait sûrement plus justement être posée comme : "Donc, tu te sens chinoise en fait ?". Mais c'est pismigañ ! 

Tu ne parles pas espagnol ?
Imaginez : une famille d'immigrées espagnoles arrivant aux Etats-Unis. Changeraient-ils de langue dans le cercle familial en arrivant dans un nouvel espace ? Je ne pense pas (et je parle en ayant des exemples en tête). Alors la question de la langue parlée est compréhensible. 
Cette question renvoi encore une fois à la double identité des immigrés. 

*

Voici deux questions que vous pourriez poser (vous y pensiez n'est-ce pas ?) suite à mes explications  : 

- Pourquoi ne parler que d'immigrés (première ou deuxième génération) ? 
Pour la simple raison que les Etat-Unis sont un pays d'immigrés (c'est historique) ! De plus, dois-je vous rappeler que : 
Melting pot est devenu une métaphore utilisée pour désigner un phénomène d'assimilation de populations immigrées de diverses origines en une société homogène. Toutes les différences initiales (de culture, de religion…) s'effacent pour ne plus former qu'un seul et même ensemble. Ce terme fut en particulier utilisé pour décrire la tentative de politique d'assimilation de millions d'immigrés d'origines diverses aux États-Unis.

- N'est-ce pas discriminatoire de poser ces questions à ces jeunes juste parce qu'ils sont typés ? 
Et bien, au contraire, cela parait plus logique de leur demander à eux plutôt qu'à n'importe qu'à quelqu'un au hasard. Ce que je veux dire : c'est que vous aurez plus de chance d'avoir une réponse sur l'Asie à quelqu'un qui est typé asiatique qu'à quelqu'un typé africain ou européen. 
De plus, si la curiosité est "innocente" (par opposition à une curiosité "ironique" discriminatoire), elle a plus de chance d'être assouvie auprès d'une source d’expérience personnelle (même si ce n'est que par le ouïe-dire familiale) que d'un livre. L’expérience des acteurs sur leurs pays d'origine ou sur leurs différences (dans le cercle familiale, double culture, etc). 


Pour en revenir à ce que dit l'article : 
Un racisme qui vient souvent d'un manque de compréhension et de communication entre les différentes communautés.
Je suis presque d'accord avec eux au détail près que :
Il y a un évident manque de compréhension et de communication entre les différentes communautés lié à la peur du racisme.
P.s : Je sais qu'il ne faut pas toucher aux mouvements contre le racisme ! Mais revoyez votre façon de penser et faite-le de façon de façon intelligente ou cela risque de se retourner contre vous !  

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